Route impériale 3

Article à actualiser (Décembre 2023)
Territoires historiques confus entre 1790 et 1815 au niveau de la formation du département des Ardennes et de ses enclaves.

Présentation[]

La Route impériale 3 était une route impériale française de 1^re classe qui reliait Paris à Hambourg via Liège, Maastricht, Münster et Brême.
Axe militaire stratégique majeur destiné à faire respecter la politique napoléonienne du blocus continental, la route impériale n° 3 a fait l'objet d'un aménagement très rapide dans les territoires annexés en Allemagne du Nord par le sénatus-consulte organique du 13 décembre 1810. Commencés dès 1811, les travaux étaient presque achevés lorsque la retraite de 1813 a été décidée. Seul un court tronçon de cette route nouvelle, partiellement inachevé en 1813, n'a pas été repris par l'administration prussienne après 1815 entre Weser et Münster : il subsiste partiellement au Nord de Haltern-am-See sous le nom de "Napoleonweg". Le nom de "Napoleonweg" est également donné d'une façon générale aux routes nationales allemandes B 51 et B 75 dans le Land de Basse-Saxe.
Au départ, la route se terminait à Haarbourg (Harburg), en rive gauche de l'Elbe. Pour la traversée du fleuve et des nombreuses îles marécageuses entre Haarbourg et Hambourg, un ouvrage de près de 8 kilomètres, dénommé "chaussée Deponthon" a été construit en deux mois en 1813 par le Génie Militaire sous le commandement du Général Haxo, dans le cadre des travaux de fortification de la place militaire. Il constituait "une voie élevée, large, sure, assez solidement établie pour pouvoir résister aux plus lourds fardeaux et aux plus durs mouvements de l'artillerie". Il était constitué d'une digue centrale en pierre de 4 kilomètres de long pour la traversée de l'île de Wilhemsbourg, encadrée de solides ponts en bois pour traverser les petits bras de l'Elbe et tous les terrains bas qui auraient pu devenir impraticables en cas de rupture des digues (voir le plan qui figure à la partie inférieure de cette carte de Hambourg pendant le siège par l'armée russe de décembre 1813 à mai 1814]. Seules deux ouvertures subsistaient au niveau des deux bras principaux de l'Elbe qui étaient franchis par de très grands bacs. Faute d'entretien, les ponts ont été détruits par les glaces lors de la débâcle de l'Elbe en 1817.
Afin de raccourcir d'une trentaine de kilomètres la distance à parcourir pour atteindre la vallée de la Meuse, une décision ministérielle du 5 mars 1813 modifie le trajet de la route impériale qui troque son itinéraire tortueux entre Soissons et Givet pour un parcours plus direct entre Vervins et Givet. L'itinéraire délaissé est attribué aux routes impériales n° 34, pour le tronçon compris entre Soissons et Reims, n° 44, pour le tronçon compris entre Reims et Mézières, n° 49, pour le tronçon compris entre Mézières et Le Piquet, et à la route départementale n° 4 des Ardennes, pour le tronçon entre Le Piquet et Givet.
Le tracé figuré sur la carte ci-dessous est relativement hypothétique, en particulier pour le tronçon situé dans l'actuelle Belgique, car une grande partie de la route n'était pas ouverte en 1813. Le passage par Seloignes, Chimay, Couvin, Frasnes et Marienbourg est très vraisemblable et, si la route avait été tracée, elle aurait sans doute été très proche de l'actuelle N99 (qui n'existait pas à l'époque) jusqu'à Couvin. Entre Marienbourg et la vallée de la Meuse près de Givet, il existait au XVIII^e siècle un chemin stratégique entre les places militaires de Marienbourg et de Charlemont (il est figuré sur la carte du département des Ardennes en 1790 publiée dans l'Atlas National de France) et on peut légitimement penser que la RI 3, si elle avait été construite, l'aurait réutilisé en partie. Ce chemin a malheureusement disparu de nos jours et son tracé n'a pu être reconstitué que de façon approximative.
Après 1815, en dehors de la traversée de Givet, seule la section de cette route comprise entre Vervins et Hirson demeure classée sur le territoire français et elle n'est même pas viabilisée, soit 18 km environ. Ayant perdu tout intérêt stratégique, elle est rayée définitivement de la nomenclature des routes royales en 1824. En 1933, elle redeviendra une route nationale entre Vervins et Hirson (la RN363) pour finalement être déclassée dans les années 1970.
Cette route qui aurait dû devenir un axe majeur de l'Empire est désormais une route départementale importante en France (la D3050) et un ensemble de routes disparates en Belgique.
Dans l'ancien Royaume uni des Pays-Bas, la RI3 est devenue à partir de 1815 la Gc2, la Gc13 et la Gc16.

Localisation[]

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Légende de la carte ou du tableau
En rouge	Tracé classé en 1811.
En orange	Nouveau tracé adopté en 1813.
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Détail du parcours[]

Entre Vervins et le département de Jemmapes (de 1813 à 1824)[]

[F]

Tronc commun avec la RI 2 de Paris à Vervins
Aisne (02) - D963
- Vervins N2
- Hirson D1043
- Devient D3050

Du département de Jemmapes à Givet (de 1813 à 1815)[]

[B]

Wallonie / Namur (Ex-Jemmapes, puis Ardennes du 18-8-1814 au 20-11-1815)^[2] ^[3] - N99
- Chimay
- Baileux

Wallonie / Namur (Ex-Sambre-et-Meuse, puis Ardennes du 18 août 1814 au 20 novembre 1815)^[2] ^[4] - N99
- Couvin^[5]
- Devient N5g
- Mariembourg^[6]
- Devient voies communales puis chemins ruraux
- Dourbes^[5]
- Devient N99
- Treignes^[5]
- Mazée^[5]
- Devient voies communales
- Vaucelle^[5]

Traversée du département des Ardennes (de 1813 à 1824)[]

[F]

Ardennes (08) - D8051
- Givet D949
La route reprend le tracé initial entre Givet et Hambourg

Entre Soissons et Givet (de 1811 à 1813)[]

[F]

Tronc commun avec la RI 2 de Paris à Soissons
Aisne (02) - N31
- Soissons N2 N31
- Vénizel
- Devient D101 à Sermoise
- Devient N31
- Braine
- Devient D22, D1350 et D1351 dans la traversée de Braine
- Devient N31

Marne (51) - N31
- Fismes
- Jonchery-sur-Vesle
- Devient D28 dans la traversée de Jonchery-sur-Vesle
- Devient N31
- Reims D944 D951
- Devient N51
- Witry-lès-Reims
- Isles-sur-Suippe

Ardennes (08) - N51
- Bergnicourt
- Tagnon
- Devient D8051^A dans la traversée de Tagnon
- Rethel D946
- Devient D8051^A dans la traversée de Rethel
- Devient N51
- Devient D951
- Faissault
- Devient D3
- Launois-sur-Vence
- Warnécourt
- Prix-lès-Mézières
- Charleville-Mézières D8043^A
- Devient D8051^A puis D8043^A dans la traversée de Charleville-Mézières
- Devient D8043
- Tournes
- Devient D8043^A dans la traversée de Tournes
- Devient D8043
- Rimogne
- Tremblois-lès-Rocroi D8043
- Devient VC
- Rocroi
- Devient D8051
- Fumay
- Haybes
- Montigny-sur-Meuse
- Givet D949 La Meuse

Entre Givet et Hanovre (de 1811 à 1814)[]

[B]

Wallonie / Namur (Ex-Sambre-et-Meuse)^[4] - N909
- Heer
- Devient N989
- Falmignoul
- Devient N95
- Anseremme
- Dinant La Meuse
- Devient N96
- Anhée
- Devient N92
- Annevoie-Rouillon
- Profondeville
- Namur N4 N90 La Meuse
- Devient N90
- Sclayn
- Andenne

Wallonie / Liège (Ex-Ourthe)^[4] - N90
- Huy La Meuse
- Devient N64
- Devient N617
- Amay
- Engis
- Flémalle
- Jemeppe-sur-Meuse
- Tilleur
- Devient Voirie non classée
- Liège N3 N62 N63
- Devient N20
- Rocourt

Flandre / Limbourg (Ex-Meuse-Inférieure)^[4] - N20
- Tongeren (Tongres) N20 N79
- Devient N79
- Devient Voirie non classée
- Millen (Melin)
- Herderen
- Riemst
- Vroenhoven

[NL]

Limbourg (Ex-Meuse-Inférieure)^[4] - Voirie non classée
- Maastricht (Voirie non classée)

[B]

Flandre / Limbourg (Ex-Meuse-Inférieure) - N766
- Lanaken
- Devient N78
- Maasmechelen (Mechelen)
- Dilsen
- Devient N78b
- Maaseik (Maeseyck)
- Devient N78

[NL]

Limbourg (Ex-Meuse-Inférieure) - N 273
- Ittervoort
- Haelen
- Baarlo
- Devient Voirie non classée
- Hout-Blerick (Bleiryck)
- La Meuse (traversée par un bac)
- Venlo N 271

[D]

Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Ex-Roer)^[7] - B 58
- Straelen
- Geldern (Gueldres)
- Issum
- Alpen B 57
- Wesel

Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Ex-Lippe)^[7] - B 58
- Schermbeck
- Wulfen
- Devient Voirie non classée ("Napoleonsweg" inachevé)
- Devient L 652
- Lochtrup
- Devient K 44 ("Napoleonsweg")
- Tracé détruit au XX^e siècle pour l'exploitation de la mine de lignite de Haltern
- Devient L 551
- Dülmen
- Appel-Hulsen
- Devient B 219
- Münster B 54
- Devient L 843
- Devient B 51
Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Ex-Lippe)^[8] - B 51
- Telgte
- Devient K 50 puis L 585 dans la traversée de Telgte
- Devient B 51
- Ostbevern
- Devient L 588 et L 830 dans la traversée de Ostbevern
- Devient B 51

Basse-Saxe (Ex-Ems-Supérieur)^[8] - B 51
- Glandorf
- Bad Iburg Der Glaner Bach (Le Glane)
- Devient B 68
- Osnabrück Die Hase
- Devient Voirie non classée puis K 6 dans la traversée d'Osnabrück
- Devient K 351 puis B 51
- Ostercappeln
- Devient K 415 puis Voirie non classée dans la traversée d'Ostercappeln
- Devient B 51
- Bohmte
- Devient K 81 puis Voirie non classée dans la traversée de Bohmte
- Devient B 51

Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Ex-Ems-Supérieur)^[8] - B 51
- Dielingen-Reiningen

Basse-Saxe (Ex-Ems-Supérieur)^[8] - B 51
- Devient K 346 puis Voirie non classée
- Lemförde
- Devient B 51
- Devient K 853 puis Voirie non classée dans la traversée de Lembruch
- Devient B 51
- Diepholz B 69
- Devient Voirie non classée dans la traversée de Diepholz
- Devient B 51
- Barnstorf
- Twistringen

Basse-Saxe (Ex-Bouches-du-Weser)^[8] - B 51
- Bassum Der Klosterbach B 61
- Fahrenhorst
- Devient Voirie non classée
- Brinkum
- Devient B 6

Brême (Ex-Bouches-du-Weser)^[9] - B 6
- Devient Voirie non classée
- Bremen (Brême) Die Weser^[10]
- Hastedt
- Sebaldsbrück

Basse-Saxe (Ex-Bouches-du-Weser)^[11] - L 168
- Oyten
- Bassen
- Ottersberg Die Wümme
- Devient B 75
- Sottrum
- Rotenburg (Rothembourg) B 71

Basse-Saxe (Ex-Bouches-de-l'Elbe)^[12] - B 75
- Schleessel
- Wistedt
- Tostedt
- B 3
- Steinbeck
- Devient Voirie non classée dans la traversée de Dibbersen
- Devient K 85
- Nenndorf
- Tötensen

Hambourg (Ex-Bouches-de-l'Elbe)^[12] - B 75
- Devient Voirie non classée
- Harburg (Haarbourg) B 73
Hambourg (Ex-Bouches-de-l'Elbe)^[13] - B 75
- Die Süderelbe (Bras Sud de l'Elbe)
- Wilhelmsburg (Île de Wilhelmsbourg)
- Die Norderelbe (Bras Nord de l'Elbe)
- Hamburg (Hambourg)

Notes et références[]

↑ ^1,0 ^1,1 et ^1,2 Royaume uni des Pays-Bas de 1815 à 1830, devenu depuis 1830 le Royaume de Belgique.
↑ ^2,0 et ^2,1 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, des cantons du département de Jemmapes (86) - ? ... - et de la Sambre-et-Meuse (97) - Bouillon, ? ... - ont été intégrés durant quelques mois (du 18 août 1814 au 20 novembre 1815) dans le département des Ardennes (08).
↑ Le département de Jemmapes (86) - ou Jemappe - est supprimé le 15 septembre 1814 et intégré au Royaume uni des Pays-Bas.
↑ ^4,0 ^4,1 ^4,2 ^4,3 et ^4,4 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, les départements de la Meuse-Inférieure (95), de l'Ourthe (96) et de la Sambre-et-Meuse (97) sont supprimés et rendus au Royaume uni des Pays-Bas.
↑ ^5,0 ^5,1 ^5,2 ^5,3 et ^5,4 Le 12 mai 1793, le district de Couvin faisant partie du Pays de Liège est rattaché au département des Ardennes (08) jusqu'au 20 novembre 1815.
↑ Mariembourg est intégrée dans le département des Ardennes (08) de 1790 à 1815.
↑ ^7,0 et ^7,1 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, le département de la Roër (103) et une partie du département de la Lippe (131) sont supprimés et rendus au Royaume de Prusse.
↑ ^8,0 ^8,1 ^8,2 ^8,3 et ^8,4 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, le département de l'Ems-Supérieur (130) - Oberems en allemand - et une partie des départements des Bouches-du-Weser (129) - Wesermündung en allemand - et de la Lippe (131) sont supprimés et rendus au Royaume de Hanovre.
↑ Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-du-Weser (129) - Wesermündung en allemand - est supprimé et rendu à la ville hanséatique de Brême.
↑ La Weser - ou la Visurge en français - (nom propre féminin) est le cours d'eau qui a donné le nom au département des Bouches-du-Weser (nom propre masculin).
↑ Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-du-Weser (129) - Wesermündung en allemand - est supprimé et rendu au Duché d'Oldenbourg.
↑ ^12,0 et ^12,1 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-de-l'Elbe (128) - Elbmündung en allemand - est supprimé et rendu au Royaume de Hanovre.
↑ Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-de-l'Elbe (128) - Elbmündung en allemand - est supprimé et rendu à la ville libre et hanséatique d'Hambourg.

Voir aussi[]

Articles connexes[]

Route impériale 34
Route impériale 44
Route impériale 49
Route nationale française 363
Grande communication néerlandaise 2
Grande communication néerlandaise 13
Grande communication néerlandaise 16

[note7-1] 1,0 ^1,1 et ^1,2 Royaume uni des Pays-Bas de 1815 à 1830, devenu depuis 1830 le Royaume de Belgique.

[note5-2] 2,0 et ^2,1 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, des cantons du département de Jemmapes (86) - ? ... - et de la Sambre-et-Meuse (97) - Bouillon, ? ... - ont été intégrés durant quelques mois (du 18 août 1814 au 20 novembre 1815) dans le département des Ardennes (08).

[3] Le département de Jemmapes (86) - ou Jemappe - est supprimé le 15 septembre 1814 et intégré au Royaume uni des Pays-Bas.

[note1-4] 4,0 ^4,1 ^4,2 ^4,3 et ^4,4 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, les départements de la Meuse-Inférieure (95), de l'Ourthe (96) et de la Sambre-et-Meuse (97) sont supprimés et rendus au Royaume uni des Pays-Bas.

[note6-5] 5,0 ^5,1 ^5,2 ^5,3 et ^5,4 Le 12 mai 1793, le district de Couvin faisant partie du Pays de Liège est rattaché au département des Ardennes (08) jusqu'au 20 novembre 1815.

[6] Mariembourg est intégrée dans le département des Ardennes (08) de 1790 à 1815.

[note2-7] 7,0 et ^7,1 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, le département de la Roër (103) et une partie du département de la Lippe (131) sont supprimés et rendus au Royaume de Prusse.

[note3-8] 8,0 ^8,1 ^8,2 ^8,3 et ^8,4 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, le département de l'Ems-Supérieur (130) - Oberems en allemand - et une partie des départements des Bouches-du-Weser (129) - Wesermündung en allemand - et de la Lippe (131) sont supprimés et rendus au Royaume de Hanovre.

[9] Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-du-Weser (129) - Wesermündung en allemand - est supprimé et rendu à la ville hanséatique de Brême.

[10] La Weser - ou la Visurge en français - (nom propre féminin) est le cours d'eau qui a donné le nom au département des Bouches-du-Weser (nom propre masculin).

[11] Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-du-Weser (129) - Wesermündung en allemand - est supprimé et rendu au Duché d'Oldenbourg.

[note4-12] 12,0 et ^12,1 Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-de-l'Elbe (128) - Elbmündung en allemand - est supprimé et rendu au Royaume de Hanovre.

[13] Par le Traité de Paris du 30 mai 1814, une partie du département des Bouches-de-l'Elbe (128) - Elbmündung en allemand - est supprimé et rendu à la ville libre et hanséatique d'Hambourg.

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