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Le nouveau réseau



Le nouveau réseau de routes nationales (1933-1972)[]

  • La réforme de 1930 vit l’adjonction d’une liste supplémentaire de numéros allant de 301 à 853, ainsi qu'une multitude d'annexes. De cette époque date donc la distinction entre les deux séries de numéros de routes nationales :
    • Celle des routes nationales principales, de 1 à 212, appelée "ancien réseau".
    • Celle des routes nationales secondaires, de 301 à 853, appelée "nouveau réseau".
    • Les numéros allant de 213 à 299 ne furent pas attribués, afin de clairement marquer la césure entre les deux séries.
RN814a

Flèche Michelin située à Caen. © Wouter Bregman

  • La série des routes principales reprit, à de rares remaniements près, la désignation des routes classées en 1824, y compris les numéros "bis" et "ter". Un exemple du souci de respect de l’ancienne nomenclature est le fait que l’on ait préféré ne pas redéfinir une nouvelle RN95 alors que l’ancienne, qui avait été absorbée par la RN7 depuis longtemps, avait laissé le numéro vacant. La lacune, unique en son genre, subsista donc après le classement de 1933 et jusqu'en 1978.
  • La série des routes secondaires reprit les mêmes principes de zonage géographique et d’évolution dans le cheminement à travers le territoire français que son aînée. C’est ainsi que l’on observe à nouveau un début de série avec un réseau de routes en étoile autour de Paris (RN301 à RN310), la première d’entre elles (RN301) étant orientée au Nord. Les numéros suivants marquent une progression en province d’abord vers le Nord avant d’effectuer un tour de France dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à revenir dans le proche Ouest de la capitale et de finir par la Corse.
  • Les annexes et embranchements, concernant indistinctement les deux réseaux "ancien" et "nouveau", devinrent beaucoup plus nombreux et se virent attribués des exposants "a", "b", "c"… après leur numéro. Les troncs communs et les embranchements respectaient la règle du rattachement à la route ayant le numéro le plus bas.
Extraits de la circulaire du 8 septembre 1933
Circulaire B-69 bis aux préfets. Routes nationales. Nomenclature. Application de la loi du 16 avril 1930, art. 146. 8 septembre 1933.

L'article 146 de la loi du 16 avril 1930 a autorisé le classement dans la voirie nationale de 40.000 kilomètres de routes et chemins appartenant à la voirie départementale et communale.

Ce classement qui devait être effectué dans chaque département par étapes et en trois années étant complètement terminé, il convient de désigner les nouvelles routes nationales par un numéro et une dénomination comme celles de l'ancien réseau.

La nomenclature ci-jointe a été établie dans ce but ; elle comprend la totalité des routes nationales du territoire et annule la nomenclature antérieure des routes de l'ancien réseau. Chacune des nouvelles voies ou chaque groupe de nouvelles voies constituant un itinéraire est affecté d'un numéro compris entre 301 et 853 inclus et d'une dénomination appropriée, l'itinéraire pouvant d'ailleurs s'étendre sur plusieurs départements. Toutefois, dans certains cas, un itinéraire nouveau prolongeant une route de l'ancien réseau a été réuni à cette route dont le numéro a été conservé et dont la dénomination seule a été modifiée. D'autre part, chaque petit embranchement, jonction ou doublement de voies a été considéré comme une annexe de la route dont il se détache ou de celle des deux routes qu'il réunit ayant le numéro le plus élevé. L'annexe est désignée par une lettre accolée au numéro de la voie principale.

Enfin un tronc commun à deux ou plusieurs routes du nouveau réseau doit être considéré comme rattaché à la voie ayant le numéro le plus bas.

J'ajoute qu'en dehors des modifications résultant de l'apparition des règles qui précèdent à la dénomination des routes de l'ancien réseau numérotées de 1 à 212 inclus, il a paru judicieux de distraire des voies dont elles faisaient partie pour les rattacher à d'autres, quelques sections ou annexes de voies de ce réseau.

Je vous prie de m'accuser réception de la présente circulaire, dont j'envoie un exemplaire à chaque ingénieur en chef des services ordinaires en vue des modifications de numéro et de dénomination de route à apporter immédiatement aux bornes, plaques et panneaux de signalisation existants.

Joseph Paganon

  • Lorsque les axes du nouveau réseau sont classés, entre 1930 et 1933, ils sont simplement définis par un itinéraire et la référence aux numéros préexistants. La numérotation n'est effective qu'à partir du 8 septembre 1933, même si quelques ajustements mineurs ont eu lieu au cours des années qui suivirent, notamment la circulaire du 8 janvier 1934 qui corrige plusieurs coquilles. Pendant cette période intermédiaire, ces nouvelles routes nationales étaient souvent désignées sur les cartes par leur ancien numéro (Vo, Ic, Gc, D) suivi de la mention N entre parenthèses. Il ne subsiste très certainement plus de panneaux anciens de cette époque précise qui confirmeraient que cette dénomination transitoire était également présente sur le terrain.
  • Il est intéressant de constater que deux versions de la nomenclature de 1933 ont été publiées. Celle parue au Journal Officiel est très vraisemblablement un essai car elle contient des axes déclassés ou reclassés avant sa parution. Celle parue dans les annales du Ministère des Transports est probablement celle qui est entrée en vigueur, même si quelques liaisons restent toujours difficiles à identifier.

Les grands itinéraires (1949-1950)[]

  • Le réseau routier commença à évoluer de plus en plus rapidement à partir des années 1950 et 1960, notamment avec l’apparition des premières autoroutes. Déjà une première retouche de la nomenclature avait été entreprise en 1949-1950 avec le remaniement et la création de certains grands axes comme les RN4 et RN113 et la disparition d'autres comme la RN87.
Extraits de la circulaire du 5 mai 1949
Circulaire T.P., Série G.P. II bis, n°129 du 5 mai 1949 relative au changement de numérotage des routes nationales constituant les grands itinéraires.

La manque d'homogénéité dans le numérotage des grands itinéraires routiers, constitués par des sections de différentes routes nationales, m'étant apparu comme une source de nombreuses difficultés, tant pour les usagers que pour l'administration, notamment en matière de signalisation, il m'a paru souhaitable qu'à un grand itinéraire correspondît autant que possible un numéro unique de route nationale.

Je vous prie de m'accuser réception de la présente circulaire, dont j'envoie un exemplaire à chaque ingénieur en chef des services ordinaires des ponts et chaussées pour qu'il m'adresse des propositions en vue des modifications de numéro et de dénomination de route à apporter immédiatement aux bornes, plaques et panneaux de signalisation existants.

Spinetta

La numérotation des nouveaux axes[]

  • Dans l'après-guerre, et jusqu'à la réforme de 1972, la création des nouvelles routes nationales fit appel de façon classique à la numérotation utilisée pour les embranchements (lettres en exposant), voire à la numérotation "bis" pour les doublements ayant une certaine envergure. C'est une rupture dans la mesure où les itinéraires "Bis" ou "Ter" étaient jusqu'alors des routes parallèles au numéro qui leur servait de support tandis que les annexes étaient rattachées systématiquement à leur route support.
  • On ne constate en tout et pour tout que trois numéros, de 854 à 856, ajoutés à la nomenclature existante, le premier correspondant à la création d’une nouvelle route à l’Est du lac de Serre-Ponçon, les deux autres étant attribués à deux routes de la Moselle classées tardivement.
  • Un réseau aussi étendu s'avère couteux à entretenir pour l'Etat alors même que celui-ci doit rattraper son retard dans la construction d'un réseau autoroutier. Aussi, l'idée d'un transfert des routes nationales secondaires vers les départements fait son chemin au début des années 1970 pour aboutir à partir de 1972.


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