Présentation[]
- La crise de croissance du réseau routier national dans les années 1930 voit le classement de 40.000 km de routes nationales qualifiées de "nouveau réseau". Dans le même temps, la France souhaite favoriser le développement de grands itinéraires radiaux et transversaux pour des déplacements rapides et sûrs utiles tant pour le commerce que d'un point de vue militaire, voire même touristique.
- Si la perspective de construire des autoroutes à l'exemple de l'Allemagne ou de l'Italie voisines n'est pas retenue hormis pour dégager les grands centres urbains, il convient de renforcer les axes majeurs du pays. C'est par conséquent l'aménagement des axes existants qui est retenu.
- Pour y parvenir, les routes faisant partie des grands itinéraires bénéficient d'un traitement de faveur, grâce à plusieurs textes de loi :
- Le décret-loi du 30 octobre 1935 est le précurseur en ce qu'il annonce la création de grands itinéraires et l'application de mesures de polices spéciales qui échapperaient aux maires des communes traversées.
- Le décret du 24 mai 1938 précise et complète le texte précédent en attribuant des pouvoirs de police au préfet. Il interdit les accès directs riverains sur les contournements d'agglomération situés le long des grands itinéraires. Les voies croisant un grand itinéraire ne doivent pas gêner l'écoulement du trafic. Il en va de même des foires et marchés...
- Les grands itinéraires sont définis par des décrets. Il y eut ainsi 3 séries de définition :
- Le décret du 7 octobre 1938 fixe les quatre premiers grands itinéraires dits "internationaux". Certaines sections sont alors virtuelles puisque des travaux sont envisagées pour construire des déviations et des portions de routes nouvelles.
- La circulaire B/37 du 23 mars 1942 complète indirectement la nomenclature précédente et désigne des "itinéraires économiques".
- Le décret du 3 juin 1952 annule et remplace les textes précédents même s'il les recopie presque entièrement. Il est rapidement actualisé par un nouveau décret du 24 août 1953 qui inclut également les grandes routes de trafic international définies à Genève le 16 septembre 1950.
- La nomenclature de juin 1952 a été annoncée dès 1949 et 1950 par une renumérotation des axes concernés. C'est ainsi que la RN4 part de Paris depuis cette époque et que la grande RN113 a vu le jour entre Bordeaux et Marseille.
- Au fil du temps, la désignation des grands itinéraires perd progressivement son intérêt pour un certain nombre de raisons :
- Le réseau routier, tant national que départemental, est largement modernisé.
- Les routes à grande circulation incluent et marginalisent progressivement les grands itinéraires et elles deviennent de fait la référence des principaux textes émis après les années 1960.
- Le réseau autoroutier commence à prendre son essor et certaines sections des grands itinéraires perdent dès lors leur vocation nationale et internationale.
- Le décret du 8 septembre 1958 crée même la catégorie des routes assimilées aux grands itinéraires, sorte d'intermédiaire entre les grands itinéraires et les routes à grande circulation. L'idée est alors d'étendre à un nombre limité de routes le champ d'application du décret du 24 mai 1938 qui interdit les accès directs riverains sur les contournements d'agglomération situés le long des grands itinéraires. La généralisation de cette faculté aux routes à grande circulation par le décret du 10 octobre 1972 signe en pratique la fin de l'existence des grands itinéraires qui perdent leur spécificité fondamentale. La notion est depuis tombée en désuétude et il n'en est plus fait référence dans aucun texte.
- Lors du dernier pointage de ces grands itinéraires, en 1971, la longueur des différentes voies est la suivante :
- Autoroutes : 1.713 km
- Grands itinéraires : 11.949 km
- Routes à grande circulation : 35.171 km
- Routes nationales : 81.077 km
- On notera qu'il a existé à partir du 17 avril 1961 des grands itinéraires en Algérie (décret 61-387).
Liste des grands itinéraires[]
Après 1938[]
- I. Paris - Strasbourg
- II. Calais - Vitry-le-François
- III. Paris - Lyon
- IV. Paris - Bordeaux
Après 1942[]
1re catégorie[]
- Paris - Strasbourg
- Paris - Lyon - Vintimille, par Auxerre
- Calais - Vitry-le-François
- Paris - Bordeaux
2e catégorie[]
- Bordeaux - Hendaye
- Paris - Lyon, par Nevers
- Paris - Côte normande
- Paris - Le Havre
- Bordeaux - Marseille
- Paris - Toulouse - Bourg-Madame
- Paris - Brest
- Belfort - Chalon et Dijon - Rouvray
- Lyon - Albertville
- Grenoble - Annecy
Après 1952[]
- I. Paris - Strasbourg
- II. Calais - Vitry-le-François
- III. Paris - Lyon, par Auxerre
- IV. Paris - Bordeaux
- V. Paris - Brest
- VI. Paris - Côte normande
- VII. Paris - Le Havre
- VIII. Paris - Lyon, par Nevers
- IX. Lyon - Vintimille
- X. Marseille - Bordeaux
- X bis. Narbonne - Le Perthus
- XI. Paris - Toulouse - Bourg-Madame
- XII. Belfort - Chalon et Dijon - Rouvray
- XIII. Lyon - Albertville
- XIV. Grenoble - Annecy
Après 1953[]
- XV. Paris - Lille - Frontière belge
- XVI. Lyon - Grenoble
Routes de trafic international[]
- I. E1. Londres - Paris - Nice - Rome - Palerme (Le Havre - Paris - Auxerre - Lyon - Vintimille)
- II. E2. Londres - Lausanne - Milan - Brindisi (Calais - Laon - Châlons-sur-Marne - Saint-Dizier - Chaumont - Dijon - Dôle - Pontarlier - Suisse)
- III. E3. Lisbonne - Paris - Stockholm (Espagne - Bordeaux - Paris - Lille - Belgique)
- IV. E4. Lisbonne - Berne - Copenhague - Stockholm - Helsinki (Espagne - Narbonne - Nîmes - Pont-Saint-Esprit - Valence - Grenoble - Annecy - Suisse)
- V. E5. Londres - Vienne - Budapest - Belgrade - Alexandroupolis (Calais - Belgique)
- VI. E9. Amsterdam - La Haye - Bâle - Gênes (Luxembourg - Metz - Héming - Strasbourg - Colmar - Suisse)
- VII. E10. Paris - Bruxelles - La Haye - Amsterdam (Paris - Bapaume - Cambrai - Valenciennes - Belgique)
- VIII. E11. Paris - Salzbourg (Paris - Strasbourg - Allemagne)
- IX. E12. Paris - Prague - Varsovie - Leningrad / Moscou (Paris - Saulx-en-Barrois - Pont-à-Mousson - Metz - Forbach - Allemagne)
- X. E13. Lyon - Venise (Lyon - Pont-Royal - Modane - Italie)
- XI. E17. Chagny - Salzbourg (Chagny - Belfort - Suisse)
- XII. E21. Genève - Bonneville - Tunnel sous le Mont-Blanc - Aoste (Suisse - Annemasse - Le Fayet - Italie)
- XIII. Embranchement E41. Calais - Valenciennes - Mons - Charleroi - Namur - Liège
- XIV. Embranchement E43. Avallon - Dijon
- XV. Embranchement E44. Belfort - Mulhouse
- XVI. Embranchement E45. Dole - Nyon
- XVII. Embranchement E46. Lyon - Ambérieu - Genève
- XVIII. Embranchement E47. Aix - Marseille
- XIX. Embranchement E48. Nîmes - Marseille
- XX. Embranchement E49. Bordeaux - Toulouse - Narbonne
Après 1964[]
En Algérie[]
- I. De la frontière marocaine à la frontière tunisienne par Oran, Alger et Constantine.
- II. D'Alger à la limite du territoire de l'Organisation commune des régions sahariennes.
- III. De Philippeville à la limite du territoire de l'Organisation commune des régions sahariennes et bretelle de Bône à El Arrouch.
- IV. D'Oran à la limite du territoire de l'Organisation commune des régions sahariennes.
- V. De Mostaganem à la limite du territoire de l'Organisation commune des régions sahariennes.
- VI. Liaison du port de Bougie avec la grande rocade Nord et les itinéraires de pénétration en direction du territoire de l'Organisation commune des régions sahariennes.
Cartes de localisation[]
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